Des leviers de croissance limités à l'international

Publié le par NASSEF Shaimaa

 

Des leviers de croissance limités à l'international

 

 

 

 

ENCART: Les banques françaises ne sont parties que tardivement à la recherche de relais de croissance à l'international, relève une étude d'Ineum. L'enjeu est aujourd'hui d'optimiser leur dispositif actuel.

 

 

 

A force de se concentrer sur leur marché domestique, les banques françaises n'auraient-elles pas manqué le coche de l'internationalisation ? Les établissements hexagonaux ont en effet peu participé au mouvement de concentration du secteur entre 1995 et 2000, relève dans une étude le cabinet Ineum Consulting (ex-Deloitte). Disposant à l'époque d'une capacité d'investissement limitée, ils se sont avant tout attachés à améliorer leur marge en France. Pari réussi, puisqu'ils figurent aujourd'hui, grâce à une très bonne maîtrise de leurs coûts, parmi les plus rentables d'Europe. Mais cet objectif a été atteint au prix fort. Leur incursion à l'international, destinée à trouver de nouveaux revenus, ne fut que tardive, et surtout axée sur la banque de détail. « Ce choix permet de réaliser des intégrations de taille certes plus modeste, mais dont les synergies sont plus aisées à réaliser », explique le cabinet de conseil.

Optimiser le dispositif actuel

 

BNP Paribas a beaucoup misé sur l'Ouest américain tandis que le développement de la Société Générale, à partir de 1999, a essentiellement porté sur l'Europe centrale et le pourtour méditerranéen. « La stratégie d'expansion de BNP Paribas est plus lisible, estime Nicolas Taufflieb, senior manager d'Ineum. Celle de la Société Générale est plus opportuniste. » Le Crédit Agricole s'est quant à lui contenté de prendre des participations financières dans des groupes européens. Une stratégie à la mode il y a une dizaine d'années, mais qui n'a pas vraiment porté ses fruits, les partenariats visés ayant rarement été concrétisés. « Si bien que le Crédit Agricole pourrait vendre à terme sa participation dans Banca Intesa », estiment les consultants d'Ineum.

 

Moins présentes que certains de leurs concurrents sur les zones émergentes à fort potentiel, les banques françaises ont nécessairement des leviers de croissance plus limités à l'international. A défaut de réaliser de grandes acquisitions, elles devraient surtout s'attacher à optimiser leur dispositif actuel. La Société Générale devrait chercher à diversifier son offre dans les pays où elle est déjà présente : les nouveaux entrants dans l'Union européenne, la Russie, la Grèce, l'Egypte ou l'Algérie. Du côté de BNP Paribas et du Crédit Agricole, on devrait surtout s'appuyer sur le crédit à la consommation pour étoffer le dispositif international.

 

 

 

GM

 

Les Echos 3 mai 2004

 


 

 

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